Enfant adopté, à quel âge en parler ?

Si les chiffres d’enfants adoptés à l’étranger ont connu une baisse significative depuis plus de dix ans, passant de 5 000 enfants adoptés en 2005 à environ 700 en 2017, les questions inhérentes à cette démarche restent inchangées. En effet, tôt où tard, les parents d’enfants adoptés devront aborder la question avec leurs enfants… mais quand ? Et, aussi, comment ?

 Une question délicate

Aborder le sujet de l’adoption est une étape souvent appréhendée, peu évidente pour les parents mais pourtant inévitable. C’est vers l’âge de 3-4 ans que les enfants adoptés commencent à poser des questions sur leur origine. Souvent de façon innocente, ils questionnent les conditions de leur venue au monde avec l’incontournable « comment on fait des bébés ? » et commencent à prendre conscience de certaines différences physiques.

Parler très tôt de son adoption et de ses origines à son enfant permet d’instaurer un lien de confiance, extrêmement important dans son évolution et notamment pendant la période de l’adolescence. L’enfant adopté peut à ce moment être en proie à des conflits intérieurs qui peuvent rendre sa construction difficile : culpabilité, peur de l’abandon, sentiment de rejet, faible estime de soi… De même, cette période n’est pas évidente pour les parents, qui ne trouvent pas toujours les mots justes pour aider leurs enfants.

Quel est l’avis des spécialistes ?

Psychologues, psychanalystes, pédo-psychiatres : tous sont unanimes sur l’absolue nécessité de dialogue et d’explications claires, sans pour autant tomber dans un formalisme déstabilisant. Tout enfant doit savoir d’où il vient, connaître son histoire, et il appartient aux parents de choisir les mots et les images adaptées à son âge et à ses questions. Certains psychologues conseillent même d’aborder la question dès les premiers jours de présence de l’enfant, quel que soit son âge, pour qu’il ait le sentiment de l’avoir toujours su.

Comment parler de son adoption ?

Associations de parents et spécialistes sont à disposition des parents afin de les épauler en cas de difficulté et de les aider à établir un dialogue simple et naturel avec leur enfant. Ainsi, beaucoup de parents préparent le moment des explications en collectant des informations sur le pays d’origine de leur enfant, les conditions d’adoption et les traits culturels, par exemple. Ainsi, ils répondent volontiers aux questions multiples de leur enfant, pour parfois mieux apaiser ses doutes et les peurs existentielles qui peuvent naître dans leur esprit. Certains parents, outre le naturel de leur discours sur la venue de leur enfant, notamment grâce à des « quand nous sommes allés te chercher », « quand tu es arrivé à la maison », créent de véritables carnets de voyages retraçant leur parcours personnel jusqu’à leur première rencontre.

Il arrive un jour ou chaque enfant adopté vient à se poser certaines questions : quelles sont mes origines ? Qui sont mes parents biologiques ? Comment est la vie là-bas ? Ce qui peut parfois l’amener à éprouver le besoin de connaître toute son histoire et de découvrir son pays d’origine. Cette démarche peut notamment permettre à votre enfant de construire son identité. Toutefois, la décision de retour aux sources doit être mûrement réfléchie et préparée afin d’éviter toute déception liée à la différence de culture ou encore de niveau de vie.

Si chaque histoire et chaque famille sont uniques, il demeure certains traits caractéristiques à la démarche d’adoption, le principal étant le dialogue et le naturel, dès les premiers instants.

 

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