Au secours, ma fille est anorexique !
Au secours, ma fille est anorexique !

Votre ado se trouve trop grosse ? Elle refuse de manger ? Vous ne savez plus quoi faire pour l’aider à se sentir mieux dans sa peau ? Pas de panique, notre pédiatre vous aide à déceler l’anorexie et à adopter l’attitude la plus appropriée…

Julie C. a posé la question suivante :

« Bonjour, ma fille de 15 ans vit une période difficile. C’est une très jolie fille, mince, mais elle semble ne pas aimer du tout l’image qu’elle a d’elle-même. Elle se trouve trop grosse. Elle ne pense qu’à son poids. Lorsqu’elle mange trop, elle se fait vomir. C’est très dur pour une mère de voir sa fille ainsi, surtout qu’elle est tout sauf grosse. Dès qu’on en parle elle s’énerve et me dit que je ne comprends pas. Pareil avec son père. Je voudrai vraiment l’aider mais je suis démunie… Que me conseillez-vous ? »

Voici la réponse de la pédiatre :

Environ une jeune fille sur cinq adopte à un moment de sa vie une attitude de restriction alimentaire sous forme d’un régime strict pour rentrer dans un jean de rêve. Seule une minorité présentera des symptômes de troubles du comportement alimentaire sous la forme d’une anorexie mentale

Qu’est-ce que l’anorexie mentale ?

L’anorexie mentale est nettement plus fréquente chez la jeune fille que chez le garçon et est présente dans nos sociétés d’abondance alimentaire. C’est entre 14 et 18 ans qu’elle démarre habituellement, période où le corps se transforme, période d’autonomisation, d’accession à une vie sexuelle d’adulte et de mise à l’épreuve de la confiance en soi. Il est donc très rare que l’anorexie mentale commence dès 8 ans ou après 18 ans.

Comment la détecter ?

Il existe des critères cliniques précis permettant de faire un diagnostic d’anorexie mentale :

  • Une façon particulière de s’alimenter : refus, éviction de certains aliments (surtout les graisses), restriction, tri dans l’assiette, crises de boulimie, mais aussi vomissements provoqués, prise de laxatifs, etc.
  • Une maigreur avec un IMC inférieur à 17
  • Des troubles de la perception de soi : refus de reconnaître sa maigreur, dysmorphophobie, hantise de grossir avec la volonté de contrôle continuel du corps, comptage des calories, obsessions alimentaires (contrôle des repas familiaux, des courses, prise de pouvoir dans la cuisine, préparation de gâteaux pour les autres, etc.)

Une hyperactivité physique et/ou un surinvestissement intellectuel Cette obsession de la nourriture, cette terreur d’être grosse remplissent la vie de l’adolescente qui s’isole peu à peu et élimine toute vie sociale.

Il s’en suit une perte de poids durable souvent accompagnée d’une perturbation des cycles avec arrêt des règles.

Comment réagir en tant que parents face à une ado anorexique ?

Face à une adolescente anorexique il est important de ne pas fermer les yeux et de ne pas attendre.

L’anorexie est un symptôme, une pseudo solution à une problématique sous jacente, à une souffrance psychologique. C’est un refuge comme l’est la consommation d’alcool ou d’autres drogues. L’adolescente ne voit aucune raison d’abandonner ses comportements alimentaires inadaptés et ne demande pas l’aide de ses parents.

Votre fille de quinze ans ne vous demande pas d’aide, vous devez cependant lui dire que vous avez vu qu’elle n’allait pas bien, sans la juger. Elle doit savoir que vous êtes sa maman et que vous êtes inquiète pour sa santé. Dites-lui que vous allez prendre un rendez-vous pour que son pédiatre ou son médecin généraliste fasse un bilan de santé.

Le diagnostic d’anorexie sera alors confirmé ou infirmé. Une prise en charge adaptée s’imposera.

Choisissez un médecin formé au suivi des adolescentes présentant des troubles du comportement alimentaire. La prise en charge est longue et spécifique, il est donc nécessaire que votre fille adhère à ce suivi indispensable. Il se fait en pluridisciplinarité avec toujours un soutien psychologique parallèlement au suivi somatique.

Les services de pédiatrie hospitalière pourront vous orienter au besoin, la plupart ont maintenant des praticiens formés à la médecine de l’adolescent. Il existe également dans de nombreuses villes de France des « Maisons des Adolescents » qui prennent aussi en charge ces jeunes patientes.

Faites-vous aider, vous parents, pour répondre au mieux aux difficultés de votre enfant. Une thérapie familiale est parfois proposée dans un deuxième temps. D’autres types de prises en charge pourront être envisagés : diététicienne, kiné, médicaments, etc.

N’attendez pas pour consulter et courage pour les mois à venir !

Docteur Salomon-Pomper, la Pédiatre

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