Comment gérer l'agressivité d'un ado
Comment gérer l’agressivité d’un ado ?

La crise d’adolescence s’avère parfois difficile à gérer. Toutefois, elle constitue un passage (presque) obligé de la vie, car peu d’adolescents traversent cet âge sans faire de vagues. En revanche, si votre enfant montre des signes d’agressivité, il y a tout lieu de considérer sérieusement ces avertissements et de prendre les mesures proportionnées.

Comprendre pourquoi votre adolescent se montre agressif

Les signes d’agressivité peuvent s’exercer à votre égard, comme vous pouvez être épargné, tandis que ses amis, professeurs ou frères et sœurs, subiront les foudres de l’adolescent. Quelle que soit la cible de cette hostilité, ses causes ont un point commun : le manque de maturité.

Le cerveau humain n’arrive à maturité que vers le milieu de la vingtaine. Durant l’adolescence, il est encore en construction. Le cortex frontal notamment est en plein développement. Or, il s’agit de la zone cérébrale qui gère les émotions, contrôle les inhibitions, raisonne et prend les décisions. Les informations sont donc traitées différemment que pour un adulte, et surtout avec une acuité bien moindre.

Ajoutez à cela les bouleversements hormonaux qui touchent les adolescents, ainsi que tous les questionnements qui les accompagnent, et vous vous retrouvez face à une bombe, prête à exploser.
Ces faits biologiques ne sont en aucun cas des prétextes pour admettre des comportements excessifs, mais vous devez les prendre en compte et comprendre qu’un affrontement entre vous et votre enfant n’a aucune chance d’aboutir. Il va vous falloir user de pédagogie et de diplomatie.

Nouer un dialogue pour comprendre l’origine de sa colère

Votre seule issue pour gérer l’agressivité de votre adolescent est d’entrer en communication avec lui. Il envoie tous les signaux pour vous signifier qu’il vous rejette, et pourtant, il a besoin de vous en tant que parent pour l’accompagner au travers de cette crise.

Faut-il le préciser, les smartphones et tablettes ne sont pas les bienvenus lorsque vous passez du temps avec votre adolescent. Montrez l’exemple et laissez vos appareils hors de portée et sur silencieux.

Ne cédez pas à la panique du choc frontal

Lorsqu’un adolescent se montre agressif, cela déclenche chez ses parents des réactions exacerbées. Il est normal que vous soyez bouleversé, voire en colère, mais, le cas échéant, contenez-vous et attendez que le calme revienne pour reprendre la communication.

Trouvez toutes les occasions pour échanger avec votre adolescent

Sans jamais vous montrer envahissant, profitez de chaque moment où il est possible de discuter. Votre adolescent ne rêve sans doute que d’indépendance, mais imposez sa présence à heure fixe, par exemple pour les repas.

Même si vous essuyez des grognements en guise de réponse, c’est un premier pas. L’essentiel est qu’il comprenne que vous serez là pour l’écouter lorsqu’il aura décidé de s’ouvrir à vous.

Pratiquez l’écoute active et ne jugez pas

S’il vous parle, vous devez vous focaliser sur votre enfant et ne pas vous laisser distraire par une activité quelconque. Vous ne devez jamais juger et encore moins vous moquer, car vous briseriez alors le lien déjà ténu qui vous unit. Vous devez au contraire trouver les détails qui vous permettent de le valoriser. Recherchez systématiquement l’apaisement.

Ne prodiguez pas de conseils péremptoires, mais tâchez de glisser quelques arguments si vous êtes en totale contradiction avec la façon dont il s’habille ou en désaccord quant aux personnes qu’il fréquente.

Réagir en cas de crise de colère et de violence

Vous retrouver face à un adolescent en furie est une expérience profondément perturbante et bouleversante.

Établissez des règles et des limites

L’agressivité couvre un mal-être dont les origines sont multiples : douleur, peur, honte, complexes, vulnérabilité, tristesse, frustration, etc. Ne sachant pas faire face à ses sentiments, l’adolescent se met en colère, parce qu’il perd tout contrôle de ses émotions.

Dans un moment de calme, expliquez-lui qu’il n’est pas anormal qu’il ressente de la colère, mais qu’il doit apprendre à la contrôler et qu’il existe des frontières inacceptables. Tâchez d’observer les signes avant-coureurs de ses crises et partagez avec lui vos impressions. S’il apprend lui-même à les détecter, il trouvera plus facilement la parade, avant que la situation ne lui échappe.

Si l’agressivité se mue en violence

En cas de passage à l’acte, c’est-à-dire une atteinte physique, si modeste soit-elle, vous devez demander de l’aide. Il peut s’agir d’un professionnel, d’un ami, d’une personne qu’il respecte, voire qu’il admire…

Vous pouvez également vous adresser à des organismes sociaux ou lignes d’écoute : Points d’accueils écoute jeunes (PAEJ), les Maisons des adolescents (MDA), le Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU), les Services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS), Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) ou centre médico-psychologique (CMP).

En cas de débordement avéré et si vous craignez pour votre sécurité, vous devez vous tourner vers la police. Cela ne signifie pas que vous n’aimez pas votre enfant et que vous dégagez votre responsabilité. Bien au contraire, c’est le signe que vous prenez les devants pour stopper net son escalade dans la violence. Vous vous protégez contre sa violence et le protégez lui-même d’une dérive qui doit cesser, avant qu’elle ne s’ancre dans son comportement.

Trouvez à votre adolescent des défouloirs pour évacuer sa colère

L’adolescence est une période durant laquelle les enfants se sentent souvent démunis, car ils manquent de moyens d’expression et de défouloirs. Il peut s’agir de cours de théâtre, d’un sport, de la musique, etc. Ces défouloirs ne sont pas forcément associés à une activité physique. Un adolescent peut se passionner pour les échecs par exemple et trouver dans cette intense réflexion que lui impose le jeu le moyen d’aiguiser son cerveau et par la même occasion de s’apaiser.

Quant au refuge, il apparaît indispensable que votre adolescent dispose d’un lieu ou d’une activité où se retirer, pas forcément seul, mais sans vous. Ce peut être au cours de ses activités. Par exemple, s’il se passionne pour le théâtre, il peut refuser que vous assistiez aux répétitions, car il considère la scène comme son jardin secret. Son refuge peut aussi être sa chambre, une vieille cabane dans les bois ou une promenade le long d’une rivière. L’essentiel est qu’il trouve ce qui restaure sa sérénité.

 

Rappelez-vous que la crise de l’adolescence n’est que passagère. Si vous arrivez, vous et votre adolescent, à la gérer dans un calme relatif, tout rentrera bientôt dans l’ordre. Trouvez les compromis pour faire baisser la tension et l’agressivité. Toutefois, en cas de débordements, prenez rapidement des mesures en vous faisant aider par une personne extérieure, pour ne pas laisser s’envenimer la situation.

 

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