La pilule à 15 ans, bonne ou mauvaise idée ?
La pilule à 15 ans, bonne ou mauvaise idée ?

Votre fille a des règles douloureuses ? Elle envisage d’avoir son premier rapport sexuel ? Votre médecin souhaite lui prescrire la pilule ? Pas de panique ! En tant que maman, ce cap est souvent difficile à franchir puisqu’il marque une étape importante de la vie de votre petite fille, qui devient peu à peu une femme. Notre pédiatre vous éclaire et vous aide à adopter la bonne attitude face à ces changements ! 

Catherine C. a posé la question suivante :

« Ma fille de 15 ans a des règles trés douloureuses et le gyneco veut lui prescrire la pilule pour réguler ces cycles. Je trouve que cest trop tot 15 ans pour la pilule, quen pensez vous ? Est-ce quil y a des risques pour les ados en la prenant si tot ? »

Voici la réponse de la pédiatre :

La pilule pour soulager des règles douloureuses

Lorsque les règles sont douloureuses, votre médecin peut prescrire des médicaments et/ou antalgiques afin de trouver le traitement qui vous correspond au mieux. En effet, les effets de chaque médicament peuvent être différents selon les patientes.

Par ailleurs, il est très fréquent chez les jeunes filles d’observer une irrégularité des cycles. Certaines jeunes filles, notamment les jeunes sportives, apprécient pourtant d’avoir des règles régulières, car prévisibles. Le gynécologue de votre fille peut alors proposer de lui prescrire la pilule qui régularisera les cycles et rendra les règles moins douloureuses.

Quelles sont les risques liés à la pilule ?

La dangerosité de la pilule réside dans les risques cardiovasculaires.

Il faut donc rechercher dans la famille les antécédents d’infarctus, de phlébite, d’embolie et s’enquérir de l’hygiène de vie de votre fille, notamment de l’existence ou non d’un tabagisme. Ces éléments contre-indiquent la prise de pilule laissant parfois même un accès possible à une micropilule.

Par ailleurs, rassurez-vous, il n’a jamais été démontré une quelconque incidence entre la prise, même précoce de pilule, et l’infertilité. Je ferai deux observations : premièrement, la prise de pilule pourra être interrompue plus tard pour un autre mode de contraception. Ensuite, l’incidence sur la fertilité n’existe que par le biais des infections sexuellement transmissibles éventuellement contractées. Ces MST contractées lors de relations sexuelles avec des partenaires sans utiliser de préservatifs sont une cause d’infertilité possible.

Tout dépend donc de la maturité de votre fille. Il est important d’échanger avec elle et de la sensibiliser à ce sujet.

La pilule comme moyen de contraception

La pilule est un moyen contraceptif qu’il faut impérativement associer à l’utilisation d’un préservatif lorsque l’on n’est pas sûr de la bonne santé du ou des partenaires.

Ceci m’amène à rappeler que la maturité sexuelle de la jeune fille est fixée par la loi à quinze ans et que les parents redoutent souvent que la prescription de pilule ne pousse leur enfant à entrer plus tôt qu’ils ne le souhaitent dans la période de vie sexuelle active.

Si une jeune fille de quinze ans a décidé d’avoir des relations sexuelles avec son amoureux, elle le fera de toutes les façons. Il me semble donc préférable de réitérer les conseils quant à l’usage des préservatifs et de faire confiance ensuite à votre enfant qui est, même si vous avez des difficultés à le voir, devenue une femme.

Une jeune fille doit pouvoir choisir un gynécologue différent de celui de sa mère et vous devez, en tant que maman, vous efforcer de ne pas assister à la consultation, sauf si votre fille vous le demande.
Il est souvent bien difficile de voir grandir ses enfants… Mais pas d’inquiétude, une maman gardera toujours auprès de ses enfants, sa place de mère !

Docteur Salomon-Pomper, la Pédiatre

 

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