femme enceinte
Interview d’une sage-femme : le déroulé de l’accouchement

Interview de Céline Muller-Pfeffer sage-femme hospitalière au CMCO de Strasbourg

1. Quels sont les signes précurseurs de l’accouchement et à quel moment faut-il se rendre à la maternité ?

Il faut se rendre à la maternité quand :

– La patiente perd les eaux. Il est préférable de se rendre rapidement à la maternité. Normalement le liquide amniotique est clair.

– La patiente présente des contractions utérines régulières c’est-à-dire toutes les 5 minutes depuis 2 heures environ pour un 1er bébé et toutes les 10 minutes depuis 2 heures pour un 2ème ou 3ème, etc.

– Attention la perte du bouchon muqueux ne nécessite pas une consultation à la maternité, il n’est pas forcément le signe d’un accouchement imminent.

– La patiente présente des métrorragies c’est-à-dire perd du sang rouge (sauf si ce sont des saignements brunâtres peu abondants après un rapport ou un examen gynécologique).

– La patiente ressent une diminution des mouvements actifs fœtaux c’est-à-dire qu’elle a l’impression que le bébé bouge moins depuis quelques temps.

– La patiente a de la fièvre, des maux de tête inexpliqués, une impression de mouches devant les yeux, des bourdonnements dans les oreilles, une douleur d’apparition brutale au niveau du haut du ventre.

Dans tous les cas si  la patiente ne se sent pas bien, pas comme d’habitude, elle ne doit pas hésiter à téléphoner à la maternité où une sage-femme lui dira ce qu’elle doit faire selon sa situation.

2. Et si bébé décide de prolonger son séjour « bien au chaud » au-delà de la date du terme, à partir de quel moment déclenche-t-on un accouchement et comment cela se passe-t-il « techniquement » ?

Après le terme (41SA) il y a une surveillance rapprochée de la patiente, à la maternité, chez son gynécologue ou chez la sage-femme qui suit la grossesse, toutes les 48h. On enregistre le rythme cardiaque du bébé, la sage-femme pratique une petite échographie pour vérifier la quantité de liquide amniotique ainsi que la bonne vitalité fœtale. Il y aura également un examen gynécologique du col. Puis, en général, si tout se passe bien on déclenche l’accouchement à 41+5 SA voir parfois à  42 SA.

Techniquement la patiente se rend tôt à la maternité le jour décidé puis la sage-femme fera un monitoring pour enregistrer le rythme cardiaque du bébé et elle procédera au déclenchement par un gel que l’on pose au niveau du vagin. Le déclenchement peut prendre plusieurs jours jusqu’à que le travail se mettent réellement en route.

3. Quelles sont les différentes étapes de l’accouchement ?

L’accouchement se déroule en plusieurs étapes. Il y a tout d’abord la phase dite « de pré-travail ». Elle peut être très longue. La patiente ressent des contractions de faibles ou moyennes d’intensités très irrégulières. Cette phase permet de dilater le col jusqu’à 3 cm.

Ensuite on entre dans le travail proprement dit. Le travail commence lorsque la patiente ressent des contractions plus fortes régulières (environ 3 à 4 /10 min) et que le col est dilaté de 3 cm. Puis le col se dilate jusqu’à 10 cm et commence alors la phase d’engagement du bébé dans le bassin qui peut durer encore 2 heures. Le travail dure en moyenne 12 heures pour un premier bébé. Ensuite arrive le moment de l’expulsion du bébé qui dure en général encore 30 min. Dans les 30 min suivant l’accouchement à lieu  la délivrance, moment où le placenta se décolle de l’utérus.

4. Quel est le rôle du papa tout au long de l’accouchement et s’il n’est pas là, quelqu’un d’autre peut-il tenir ce rôle ?

Le rôle du papa est primordial. Il est un soutien important pour la patiente. Il permet de l’aider à gérer les contractions, de la soutenir et d’accueillir le bébé en couple.  Une autre personne peut tout à fait tenir ce rôle (mère, sœur, amie…). En général une seule personne est autorisée à accompagner la patiente en salle de naissance.

5. Comment les papas réagissent-ils à ce moment, leur présence est-elle importante selon vous ?

En général ils réagissent très bien. Il ne faut qu’ils hésitent à nous dire s’ils ne se sentent pas bien. Leur présence est très importante, cependant ce n’est pas une obligation.

6. Dans quel(s) cas la sage-femme procède-t-elle à une épisiotomie, est-ce systématique ?

On procède à une épisiotomie lorsque l’on pense que le périnée est très fragile, lorsqu’il faut accélérer la naissance du bébé, ou lorsque le médecin doit pratiquer une extraction instrumentale. Ce n’est pas du tout systématique et la tendance est à la baisse ces dernières années.

Céline Muller-Pfeffer est sage-femme au Centre Medico Chirurgical Obstetrical des hôpitaux universitaires de Strasbourg depuis 2005. En tant que sage-femme hospitalière, elle travaille en salle de naissance au service des suites de couches mais sa mission englobe également la prise en charge des consultations prénatales, les surveillances intensives de grossesse et le suivi des grossesses pathologiques.

 

 

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